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Hollande aux Amériques

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Chronique de la « Place de la toile » du 15 février 2014 avec Pierre Lévy et ses constructions autour et à partir de la notion d’intelligence collective.

Hollande n’aurait-il pas oublié quelque chose aux États-Unis ?

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« Place de la Toile » du 15 février 2014

Il n’a pas oublié sa première dame toujours, on l’aura compris. Il n’a pas non plus oublié Pierre Gattaz du Medef, dommage, ça me semble tout à fait relever d’un pacte de responsabilité. Je ne peux pas vraiment dire qu’il a oublié de parler de surveillance non plus, puisque à l’écouter la question est réglée, y a aucun problème avec Barack de ce point de vue — les eurodéputés qui ont remis un rapport très critique cette semaine ne sont pas de cet avis, eux, à suivre — on verra où mène la riposte.

Il a oublié par contre de parler d’optimisation fiscale, optimisation qu’il jugeait pourtant « inacceptable » avant de s’envoler outre-Atlantique. Ok, quand on est invité, on s’abstient de donner des leçons, demandez à Martin Schulz ce qu’il en pense, lui qui a du se rétracter après après avoir évoqué entre autres le « siège » de Gaza devant la Knesset .

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Le drapeau du Delaware

Pas d’évasion fiscale au programme donc, puisque le président allait en Californie et pas dans le Delaware, le paradis fiscal américain où nombre de compagnies ont leur siège — dont Uber, l’entreprise qui met en rogne les taxis français en ce moment. Xavier soulignait dans une chronique matinale en début de semaine la fascination de la presse française pour cette visite du berceau/bassin des TIC.

Hier encore sur Culture à 11h, il était question de la « petite opération de charme de François Hollande » dans la Silicon Valley... J’écoute le podcast. On se demande ce que peut l’Etat face aux géants du net ? Rien, les politiques ont échoué, répondent les invités. Alors, faut-il adopter le discours de The New Digital Age, le bouquin des idéologues de Google ? Et considérer que face à un tel échec des Etats, il est presque de la responsabilité des entreprises de reprendre la main, et pas seulement sur le plan économique ?! Fin du podcast, on évoque les remèdes possibles, il est question de promouvoir un « patriotisme » numérique... au niveau fédéral, européen ? A la manière des Etats-Unis là encore ? où il est question de créer un poste spécial de vice-secrétaire d’Etat en charge de la diplomatie numérique. Un peu comme le faisait Hillary Clinton en son temps en fait, surfant sur le rôle des réseaux en soutien des révoltes arabes. Un discours technophile émancipateur dont on mesure rétrospectivement la duplicité.

Admettons qu’un tel patriotisme numérique soit une bonne idée, qui pour le porter ? François Hollande ? Je lis sur le site du Parisien que le chef de l’Etat reste viscéralement attaché à l’écrit, méfiant à l’endroit du net : addiction, violence, rumeurs, attaques privées... tels sont ses termes. Tellement méfiant qu’Internet devient même un placard, à l’Elysée, où Claude Sérillon — ancien présentateur de JT, entré à l’ORTF aux débuts des années 70 quand même — vient d’être nommé pour s’occuper de la communication de la présidence sur les réseaux... Donc non, Hollande n’a rien oublié aux Etats-Unis, car il aurait fallu pour cela qu’il dispose de quelque chose en partant.

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